Cette histoire commence en Bretagne, à Scaër, une commune du Finistère réputée pour la pratique du gouren, la lutte bretonne. C’est là que vit et travaille Violenn Simon, dans une maison qu’elle reconstruit de ses mains. Violenn est directrice artistique. Et si son corps est en Bretagne, son esprit est clairement en Suisse : elle aime la typographie, la grille, l’espace et les systèmes graphiques.
Violenn a appris avec les meilleurs, en travaillant pendant quelques années chez AREA 17 pour le New Yorker ou l’Opéra de Paris. Puis elle s’installe en freelance et œuvre pour la revue Structures ou le commun numérique Ensemble à Table.
Violenn choisit d’abord ses typographies : la Söhne et la Signifier, toutes deux éditées par la fonderie Klim Type. La Söhne est un hommage subtil à l’Akzidenz-Grotesk, une typographie “noble, humble et authentique”, dont on ne connaît pas l’auteur. La Signifier est une réponse brutaliste à l’English Roman créée par John Fell à l’Université d’Oxford vers la fin du XVIIe siècle.
Ensuite, Violenn compose les pages des plus petits aux plus grands écrans. Elle pose les grilles pour définir les rythmes horizontaux, établit les interlignages et les corps pour définir les rythmes verticaux, et met en page les textes et images. Elle travaille à l’épure, en noir et blanc, avec un système graphique qui s’inverse en mode sombre. Violenn cherche le plomb derrière le Web. Et quand elle ne peut plus rien enlever, que chaque élément a trouvé sa place et que tout semble simple, elle s’arrête.
Merci, Violenn.