Cette histoire commence à Lille, où vit et travaille Sarah Kremer. Sarah est typographe. Les typographes forment une caste à part, une sorte d'aristocratie du graphisme dotée de capacités mystérieuses, comme marcher sur les fils du temps, donner forme à l'invisible ou encore tisser la trame de l'espace. Sarah est aussi chercheuse et enseignante, mais c'est pour faire le logotype de noesya que nous l'avons contactée, sur les bons conseils de Violenn.
Avant de s'atteler à dessiner les six lettres du mot, Sarah se promène dans les champs sémantiques et y cueille des bouquets de possibles. Elle y suit d'abord la trace de la main, puis la trace de la machine, avant de remonter aux origines du Romain du Roi.
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Durant ses recherches, elle trouve l'ouvrage d'Edmund Husserl, dans son édition originale, et plus précisément, à la page 179, les termes noesis & noema, imprimés pour la première fois. Alors elle remonte cette piste, et identifie le caractère typographique utilisé pour composer l'ouvrage : König Antiqua, dessiné par Heinz Höning en 1905. Cette typographie, à mi-chemin entre les traditions françaises et allemandes, présente des formes subtiles inspirées de la nature, dans l'esprit de l'Art Nouveau.
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Sarah commence à dessiner. Elle ébauche les formes sur papier, puis les ajuste sur ordinateur. Elle se rapproche progressivement de l'équilibre entre personnalité, histoire et modernité, jusqu'à parvenir à une forme stable, unique, robuste et élégante. Le logotype noesya est né.
